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Le maïs paye son abondance

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Alors que le maïs français a particulièrement mal négocié la campagne de commercialisation 2013-2014, dixit Coop de France, la nouvelle ne s'annonce pas flamboyante. Les cours du maïs à Chicago ont ainsi atteint cet été leur plus bas niveau depuis quatre ans, passant nettement sous la barre des 4 $/boisseau. La dégradation continue des cours internationaux a conduit la Commission européenne, selon les dispositions réglementaires, à établir depuis le 16 juillet un droit de douane s'élevant à 5,32 €/t appliqué aux importations européennes de maïs (excepté pour le contingent de 400 000 t de maïs ukrainien ouvert à droit zéro jusqu'au 31 octobre). Ces taxes douanières devraient limiter, en partie, les importations pays tiers qui se sont élevées pour la campagne 2013-2014 à plus de 14 Mt.

Malgré la mise en place de ces droits de douane, le maïs français devra rester compétitif. Déjà par rapport aux autres céréales. Les offres de blés fourragers s'étant multipliées cet été avec d'importantes décotes, le niveau d'incorporation de maïs par les Fab pourrait en pâtir. Mais surtout, par rapport aux origines concurrentes dans un contexte de récolte mondiale quasi record. Car si les perspectives de production sont bonnes en France (86 % de maïs jugés bons à très bons selon Céré'Obs à la mi-août), elles le sont aussi dans l'UE, et aux Etats-Unis, où l'USDA prévoit une récolte équivalente (352 Mt) à celle record engrangée l'an passé, et en Ukraine. « Ce sont les offres ukrainiennes qui détermineront les prix du marché intérieur de l'UE », signale l'AGPM.

Bref, pour l'instant, rien ne permet d'envisager une hausse des prix à court terme. Tout au plus, les taxes permettront de limiter la baisse. « Si les prix descendent encore, sans doute que cela va stimuler la demande », analyse Sébastien Poncelet, chez Agritel. Ce que confirme l'AGPM : « Les acheteurs patientent pour acheter au prix le plus bas. » Alors que « les producteurs s'interrogent sur la logistique et sur la gestion du stock de l'an passé pour pouvoir accueillir la future récolte ».

Renaud Fourreaux

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